Annexe D. Introduction aux partitions de disque

NoteRemarque
 

Cette annexe ne s'applique pas forcément aux architectures qui ne sont pas basées sur x86. Toutefois, les concepts généraux mentionnés ici sont probablement applicables.

Les partitions de disque constituent un aspect courant du domaine de l'informatique personnelle et ce depuis de nombreuses années. Toutefois, considérant le nombre de personnes achetant des ordinateurs munis de systèmes d'exploitation préinstallés, relativement peu d'individus comprennent le mode de fonctionnement des partitions. Ce chapitre tente donc d'expliquer l'intérêt des partitions de disque et la façon de les utiliser afin que l'installation de Red Hat Enterprise Linux soit aussi simple que possible.

Si vous avez une certaine expérience en matière de partitions de disque, vous pouvez passer directement à la Section D.1.4 pour obtenir plus d'informations sur le processus de libération d'espace disque en vue de l'installation de Red Hat Enterprise Linux. Cette section examine également le système de dénomination des partitions utilisé par Linux, le partage d'espace disque avec d'autres systèmes d'exploitation ainsi que d'autres sujets connexes.

D.1. Concepts de base concernant le disque dur

Les disques durs ont une fonction très simple — ils permettent de conserver des données et de les récupérer de façon fiable à la demande.

Lors de l'examen de sujets tels que le partitionnement de disque, il est important de connaître au préalable le matériel utilisé. Malheureusement, il est très facile de se perdre dans les détails. Pour cette raison, nous avons opté pour un schéma simplifié d'un disque dur afin de permettre une meilleure compréhension du processus de partitionnement. La Figure D-1 représente un disque dur qui n'a pas encore été utilisé.

Figure D-1. Disque dur non utilisé

Comme vous pouvez le constater, il n'y a pas grand chose à voir. Mais étant donné que nous parlons ici de disques durs à un niveau élémentaire, ce schéma est tout à fait approprié. Imaginons que nous voulions stocker des données sur ce disque. Dans l'état actuel du disque dur, l'opération ne pourrait pas réussir. Avant de pouvoir stocker des données, il faut d'abord effectuer certaines tâches…

D.1.1. Ce qui compte n'est pas tant ce que vous écrivez que la manière dont vous l'écrivez

Les vétérans de l'informatique auront probablement vite compris. Il faut formater le disque. Le formatage (que l'on appelle habituellement "création d'un système de fichiers") écrit des informations sur le disque, organisant ainsi l'espace vide d'un disque non formaté.

Figure D-2. Disque dur avec système de fichiers

Comme le montre la Figure D-2, l'ordre imposé par un système de fichiers implique un certain nombre de compromis :

  • Un petit pourcentage de l'espace disponible sur le disque est utilisé pour stocker des données spécifiques au système de fichiers et donc peut être considéré comme perdu.

  • Le système de fichiers fractionne l'espace restant en petits segments de taille égale. Dans l'univers Linux, ces segments sont appelés blocs[1].

Étant donné que les systèmes de fichiers permettent l'existence des répertoires ainsi que des fichiers, ce type de compromis est généralement considéré comme un prix modique à payer.

Il faut également noter qu'il n'y a pas de système de fichiers unique et universel. Comme le montre la Figure D-3, un disque dur peut contenir un système de fichiers parmi de nombreux autres. Comme vous pouvez l'imaginer, les différents systèmes de fichiers ont tendance à être incompatibles ; par conséquent, un système d'exploitation prenant en charge un système de fichiers (ou plusieurs types de systèmes de fichiers apparentés) ne pourra peut-être pas en prendre en charge un autre. Cette affirmation n'est cependant pas une règle absolue. Par exemple, Red Hat Enterprise Linux prend en charge un vaste éventail de systèmes de fichiers (dont beaucoup sont couramment utilisés par d'autres systèmes d'exploitation), facilitant ainsi l'échange de données.

Figure D-3. Disque dur avec un système de fichiers différent

Naturellement, l'écriture d'un système de fichiers sur le disque n'est que la première étape du processus. L'objectif est en effet de stocker et de récupérer des données. Examinons maintenant l'aspect du disque suite à l'écriture de certains fichiers.

Figure D-4. Disque dur sur lequel figurent des données

Comme l'illustre la Figure D-4, certains des blocs précédemment vides contiennent à présent des données. Il est toutefois impossible de déterminer exactement le nombre de fichiers se trouvant sur cette unité simplement en regardant l'illustration. Il peut y avoir un fichier comme il peut y en avoir plusieurs, étant donné que tous les fichiers utilisent au moins un bloc et que certains fichiers en utilisent plusieurs. Un autre point important à noter est que les blocs utilisés ne doivent pas forcément former une zone continue ; les blocs utilisés et inutilisés peuvent en effet être intercalés. Ce cas de figure s'appelle la fragmentation. Celle-ci peut jouer un rôle important lors de toute tentative de redimensionnement d'une partition existante.

Comme toutes les technologies en rapport avec l'informatique, les disques durs évoluent en permanence. Cette évolution se traduit notamment par une augmentation de la taille des disques. Leur taille physique n'a pas changé, mais leur capacité de stockage d'informations a elle évolué. C'est précisément ce gain de capacité qui a induit une évolution fondamentale au niveau du mode d'utilisation des disques durs.

D.1.2. Partitions : transformation d'un disque dur en plusieurs disques

Face à l'augmentation des capacités des disques durs, certaines personnes ont commencé à se demander si le fait de disposer de tout cet espace d'un seul tenant était une bonne idée. Ce point de vue était le fruit de plusieurs considérations tant philosophiques que techniques. Du point de vue philosophique, l'espace supplémentaire offert par un disque de plus grande capacité semblait, au-delà d'une certaine taille, représenter une source de confusion. Sur le plan technique, certains systèmes de fichiers n'étaient pas conçus pour prendre en charge des disques d'une telle capacité ; ou alors, s'ils pouvaient le faire, le temps de gestion du système imposée par le système de fichiers pour assurer le suivi des fichiers devenait excessif.

La solution à ce problème consistait à diviser les disques en partitions. Chaque partition est alors accessible comme s'il s'agissait d'un disque distinct, une situation possible grâce à l'ajout d'une table des partitions.

NoteRemarque
 

Même si les schémas de ce chapitre montrent la table des partitions comme étant distincte du disque dur réel, ce n'est pas rigoureusement exact. En réalité, elle est stockée au tout début du disque, avant tout système de fichiers ou toute donnée de l'utilisateur. C'est par souci de clarté que nous l'avons séparée du reste de l'unité sur les schémas.

Figure D-5. Disque dur avec table des partitions

Comme l'indique la Figure D-5, la table des partitions est divisée en quatre sections. Chacune d'elles peut accueillir les informations nécessaires pour la définition d'une seule partition ; dans de telles conditions, cette table ne peut logiquement pas définir plus de quatre partitions.

Chaque table des partitions contient un ensemble d'informations portant sur les caractéristiques importantes de la partition telles que :

  • les points du disque où la partition commence et se termine ;

  • le caractère " active " ou non de la partition ;

  • le type de partition.

Examinons de plus près chacune de ces caractéristiques. Les points de début et de fin de la partition définissent en réalité sa taille ainsi que son emplacement physique sur le disque. L'indicateur "active" (pour activée) est utilisée par les chargeurs de démarrage de certains systèmes d'exploitation. Autrement dit, c'est le système d'exploitation se trouvant sur la partition marquée comme étant "active" qui sera démarré.

La notion de type de partition peut sembler un peu confuse. Le type représente un nombre qui identifie l'utilisation prévue de la partition. Si cette définition semble un peu vague, c'est parce que la notion de type de partition l'est également. Certains systèmes d'exploitation utilisent le type de partition pour différentes raisons comme pour indiquer un type de système de fichiers spécifique, marquer la partition comme étant associée à un système d'exploitation donné, indiquer que la partition contient un système d'exploitation amorçable, voire une combinaison des trois.

Maintenant, vous vous demandez peut-être comment toute cette complexité supplémentaire est normalement utilisée. Reportez-vous à la Figure D-6, pour obtenir un exemple.

Figure D-6. Disque dur avec partition unique

Très souvent, une seule partition occupe tout le disque, ce qui correspond principalement à la méthode utilisée avant l'existence des partitions multiples. Dans ce cas, la table des partitions n'utilise qu'une seule entrée pointant sur le début de la partition.

Nous avons étiqueté cette partition comme étant de type "DOS". Bien qu'il ne s'agisse que d'un des nombreux types de partitions possibles énumérés dans le Tableau D-1, cette étiquette est adéquate dans le cadre de cette présentation.

Le Tableau D-1 contient la liste de quelques types de partitions courants (et obscurs), avec leurs valeurs numériques hexadécimales.

Type de partitionValeurType de partitionValeur
Vide00Novell Netware 38665
DOS 12-bit FAT01PIC/IX75
XENIX root02Anciennes MINIX80
XENIX usr03Linux/MINUX81
DOS 16-bit <=32M04Swap Linux82
Étendue05Natif Linux83
DOS 16-bit >=3206Linux étendue85
OS/2 HPFS07Amoeba93
AIX08Amoeba BBT94
AIX amorçable09BSD/386a5
Gestionnaire de démarrage OS/20aOpenBSDa6
Win95 FAT320bNEXTSTEPa7
Win95 FAT32 (LBA)0cBSDI fsb7
Win95 FAT16 (LBA)0eSwap BSDIb8
Win95 étendue (LBA)0fSyrinxc7
Venix 8028640CP/Mdb
Novell51accès DOSe1
PPC PReP Boot41DOS R/Oe3
GNU HURD63DOS secondairef2
Novell Netware 28664BBTff

Tableau D-1. Types de partition

D.1.3. Partitions à l'intérieur de partitions — Présentation des partitions étendues

Naturellement, au fil du temps, il est devenu évident que quatre partitions ne suffiraient pas. Étant donné l'augmentation de la capacité des unités de disque, il devenait possible de configurer quatre partitions de taille raisonnable tout en ayant encore de l'espace libre sur le disque. Il fallait par conséquent trouver un moyen de créer davantage de partitions.

D'où la création de la partition étendue. Comme vous l'avez peut-être remarqué dans le Tableau D-1, il existe un type de partition "étendue" ; ce type de partition est au coeur des partitions étendues.

Lorsqu'une partition est créée et que son type est paramétré sur "Étendue", une table des partitions étendues est créée. La partition étendue est en fait un disque dur à part entière — elle comprend une table des partitions qui pointe vers une ou plusieurs partition(s) (désormais appelées partitions logiques, par opposition aux quatre partitions primaires) entièrement regroupées dans la partition étendue elle-même. La Figure D-7 montre un disque dur avec une partition primaire et une partition étendue contenant deux partitions logiques (de même qu'une certaine quantité d'espace disque non partitionné).

Figure D-7. Disque dur avec partition étendue

Comme le montre cette illustration, il existe une différence entre une partition primaire et une partition logique — il ne peut y avoir que quatre partitions primaires, mais le nombre de partitions logiques est illimité. En réalité, il n'est toutefois pas conseillé de définir et d'utiliser plus de 12 partitions logiques sur un seul disque dur.

Maintenant que nous avons décrit les partitions de façon générale, voyons comment utiliser ces connaissances pour installer Red Hat Enterprise Linux.

D.1.4. Création de l'espace nécessaire à Red Hat Enterprise Linux

Si vous tentez de repartitionner un disque dur, vous serez peut-être confronté à l'un des trois scénarios suivants :

  • de l'espace libre non partitionné est disponible ;

  • une partition non utilisée est disponible ;

  • de l'espace libre est disponible dans une partition utilisée.

Examinons, dans l'ordre, chacun de ces scénarios.

NoteRemarque
 

N'oubliez pas que les illustrations suivantes, simplifiées par souci de clarté, ne reflètent pas rigoureusement le système de partitionnement que vous rencontrerez lors de la véritable installation de Red Hat Enterprise Linux.

D.1.4.1. Utilisation de l'espace libre non partitionné

Dans cette situation, les partitions déjà définies ne couvrent pas tout le disque dur et laissent donc de l'espace non attribué qui ne fait pas partie d'une partition définie. La Figure D-8 illustre une telle situation.

Figure D-8. Disque dur avec de l'espace disque non partitionné

Dans la Figure D-8, 1 correspond à une partition non définie avec de l'espace non attribué et 2 représente une partition définie avec de l'espace défini.

À bien y regarder, un disque dur non utilisé s'inscrit également dans cette catégorie ; la seule différence réside dans le fait que tout l'espace disque ne fait pas partie d'une partition définie.

Dans tous les cas, vous pouvez simplement créer les partitions nécessaires à partir de l'espace qui n'est pas utilisé. Malheureusement, ce scénario, bien que très simple, est peu probable (à moins que vous n'ayez acheté un nouveau disque spécialement pour Red Hat Enterprise Linux). La plupart des systèmes d'exploitation pré-installés sont configurés de façon à utiliser tout l'espace disponible sur le disque (reportez-vous à la Section D.1.4.3).

Examinons maintenant une situation un peu plus courante.

D.1.4.2. Utilisation de l'espace d'une partition non utilisée

Dans ce cas, il est possible que vous n'utilisiez plus une ou plusieurs partitions. Vous avez peut-être bricolé un autre système d'exploitation dans le passé et vous n'utilisez plus la ou les partition(s) dédiée(s) à ce système. La Figure D-9 illustre une telle situation.

Figure D-9. Disque dur avec une partition inutilisée

Dans la Figure D-9, 1 représente une partition non utilisée et 2 correspond à la nouvelle attribution pour Linux d'une partition non utilisée.

Si vous vous trouvez dans cette situation, vous pouvez utiliser l'espace alloué à la partition non utilisée. Vous devrez tout d'abord supprimer la partition, puis créer à sa place la ou les partition(s) Linux appropriée(s). Vous pouvez créer manuellement des partitions lors du processus d'installation et supprimer la partition avant d'en créer une nouvelle.

D.1.4.3. Utilisation de l'espace libre d'une partition active

Il s'agit de la situation la plus courante. Il s'agit aussi, malheureusement, de la plus complexe. Le principal problème est que, même si vous avez suffisamment d'espace libre, il est actuellement alloué à une partition en cours d'utilisation. Si vous avez acheté un ordinateur avec des logiciels préinstallés, le disque dur a probablement une partition très importante contenant le système d'exploitation et les données.

Outre l'ajout d'un nouveau disque dur au système, vous avez deux possibilités :

Repartitionnement destructeur

Ce type de repartitionnement revient à supprimer la grande partition unique et à en créer plusieurs de plus petite taille. Comme vous pouvez l'imaginer, toutes les données de la partition d'origine seront supprimées. La création d'une sauvegarde complète est par conséquent nécessaire. Dans votre propre intérêt, effectuez deux sauvegardes, utilisez la fonction de vérification (si votre logiciel de sauvegarde en est doté), puis essayez de lire les données de votre sauvegarde avant de supprimer la partition.

AttentionAttention
 

Si un système d'exploitation (quel qu'il soit) est installé sur cette partition, il devra être réinstallé. Sachez que certains ordinateurs vendus avec un système d'exploitation préinstallé ne fournissent pas toujours le CD-ROM nécessaire à la réinstallation du système original. Il est donc fortement conseillé de vérifier si tel est votre cas avant de supprimer la partition originale et l'installation du système d'exploitation original.

Après avoir créé une partition plus petite pour votre système d'exploitation actuel, vous pouvez réinstaller tout logiciel, restaurer vos données et poursuivre l'installation de Red Hat Enterprise Linux. La Figure D-10 illustre cette situation.

Figure D-10. Disque dur en cours de repartitionnement destructeur

Dans la Figure D-10, 1 représente la situation avant l'opération et 2 la situation après l'opération.

AttentionAttention
 

Comme l'illustre la Figure D-10, toutes les données présentes sur la partition d'origine seront perdues, à défaut d'une sauvegarde appropriée !

Repartitionnement non destructeur

Avec ce type de repartitionnement, vous exécutez ici un programme qui accomplit apparemment l'impossible : il rétrécit une grande partition sans perdre les fichiers qui y sont stockés. De nombreuses personnes ont jugé cette méthode à la fois fiable et sûre. Quel logiciel utiliser pour réaliser cet exploit ? Il existe sur le marché plusieurs logiciels de gestion de disques ; vous devrez effectuer des recherches afin de trouver celui correspondant le mieux à votre situation.

Même si le processus de repartitionnement non destructeur est assez simple, il se décompose cependant en plusieurs étapes :

  • Compression et sauvegarde des données existantes ;

  • Redimensionnement de la partition existante ;

  • Création d'une/de nouvelle(s) partition(s).

Examinons maintenant chacune de ces étapes de manière plus détaillée.

D.1.4.3.1. Compression des données existantes

Comme l'illustre la Figure D-11, la première étape consiste à compresser les données dans la partition existante. Ainsi, les données sont réorganisée de façon à disposer d'un maximum d'espace libre disponible à la "fin" de la partition.

Figure D-11. Disque dur en cours de compression

Dans la Figure D-11, 1 représente la situation avant l'opération et 2 la situation après l'opération.

Cette étape est essentielle ; sans elle, il est possible que l'emplacement occupé par les données empêche le redimensionnement de la partition à la taille désirée. En outre, il est impossible de déplacer certaines données. Dans cette hypothèse (et ceci limite la taille des nouvelles partitions), vous risquez de devoir repartitionner votre disque de façon destructive.

D.1.4.3.2. Redimensionnement de la partition existante ;

La Figure D-12 montre le processus de redimensionnement réel. Si le résultat final de l'opération de redimensionnement varie en fonction du logiciel utilisé, le plus souvent, l'espace disque libéré est utilisé pour créer une partition non formatée du même type que la partition d'origine.

Figure D-12. Disque dur avec partition redimensionnée

Dans la Figure D-12, 1 représente la situation avant l'opération et 2 la situation après l'opération.

Il est important de comprendre comment le logiciel de redimensionnement utilisé traite l'espace libéré de manière à pouvoir prendre les mesures appropriées. Dans le cas que nous avons illustré, il serait préférable de supprimer simplement la nouvelle partition DOS et de créer la ou les partition(s) Linux appropriée(s).

D.1.4.3.3. Création d'une/de nouvelle(s) partition(s).

Comme l'impliquait l'étape précédente, il sera ou non nécessaire de créer de nouvelles partitions. Toutefois, à moins que votre logiciel de redimensionnement ne tienne compte de Linux, vous devrez probablement supprimer la partition créée durant le processus de redimensionnement. La Figure D-13 illustre cette situation.

Figure D-13. Disque dur avec configuration de partition finale

Dans la Figure D-13, 1 représente la situation avant l'opération et 2 la situation après.

NoteRemarque
 

Les informations suivantes sont spécifiques aux ordinateurs utilisant un processeur x86.

Pour plus de commodité pour nos clients, nous fournissons l'utilitaire parted. Ce programme, disponible de manière libre, permet de redimensionner les partitions.

Si vous décidez de repartionner votre disque dur avec parted, il est important d'une part, que vous disposiez de bonnes connaissances quant au stockage disque et d'autre part, que vous effectuiez une sauvegarde des données présentes sur votre ordinateur. Vous devriez faire deux copies de sauvegarde de toutes les données importantes figurant sur votre ordinateur. Stockez ces copies sur des supports amovibles (tels qu'une bande ou une disquette) et assurez-vous que les données sauvegardées sont bien accessibles avant de poursuivre.

Si vous décidez d'utiliser parted, sachez qu'après son exécution, vous disposerez de deux partitions : celle que vous aurez redimensionnée et celle créée par parted à partir de l'espace libéré. Si vous avez l'intention d'utiliser cet espace pour installer Red Hat Enterprise Linux, supprimez la partition nouvellement créée, soit à l'aide de l'utilitaire de partitionnement existant sous votre système d'exploitation actuel, soit lors de la configuration des partitions pendant une installation personnalisée.

D.1.5. Système de dénomination des partitions

Linux fait référence aux partitions de disque à l'aide d'une combinaison de lettres et de chiffres, ce qui peut sembler peu clair, en particulier si vous êtes accoutumé à appeler par exemple "disque C" le disque dur et ses partitions. Voici comment les partitions sont nommées dans l'environnement DOS/Windows :

  • Chaque type de partition est vérifié afin de déterminer s'il peut être lu par DOS/Windows.

  • Si le type de partition est compatible, le système lui attribue une "lettre d'unité". La première lettre d'unité est "C", suivie des autres lettres en fonction du nombre de partitions à libeller.

  • Cette lettre peut être utilisée pour désigner cette partition de même que le système de fichiers figurant dans cette partition.

Red Hat Enterprise Linux utilise un système de dénomination plus flexible et fournit plus d'informations que l'approche adoptée par d'autres systèmes d'exploitation. Le système de dénomination est basé sur les fichiers, avec des noms de fichier sous le format /dev/xxyN.

Ci-dessous figurent les éléments vous permettant de comprendre le système de dénomination des partitions :

/dev/

Cet élément correspond au nom du répertoire dans lequel se trouvent tous les fichiers de périphériques. Étant donné que les partitions se trouvent sur des disques durs et que ceux-ci sont des périphériques, les fichiers représentant toutes les partitions possibles se situent dans /dev/.

xx

Les deux premières lettres du nom de la partition indiquent le type de périphérique sur lequel se trouve la partition. Il s'agira généralement de hd (pour les disques IDE) ou de sd (pour les disques SCSI).

y

Cette lettre indique le périphérique sur lequel se trouve la partition. Par exemple, /dev/hda (premier disque dur IDE) ou /dev/sdb (second disque SCSI).

N

Le dernier nombre désigne la partition. Les quatre premières partitions (primaires ou étendues) sont numérotées de 1 à 4. La numérotation des partitions logiques commence à 5. Par exemple, /dev/hda3 désigne la troisième partition primaire ou étendue du premier disque dur IDE ; /dev/sdb6 désigne la seconde partition logique du second disque dur SCSI.

NoteRemarque
 

Aucune partie de cette règle de dénomination n'est basée sur le type de partition ; à la différence de DOS/Windows, toutes les partitions peuvent être identifiées sous Red Hat Enterprise Linux. Ceci ne signifie évidemment pas que Red Hat Enterprise Linux peut accéder aux données de chaque type de partition même si, dans bien des cas, il est possible d'accéder aux données figurant sur une partition dédiée à un autre système d'exploitation.

Gardez ces informations à l'esprit ; elles vous aideront à comprendre le processus de configuration des partitions dont Red Hat Enterprise Linux a besoin.

D.1.6. Partitions de disque et autres systèmes d'exploitation

Dans le cas où vos partitions Red Hat Enterprise Linux partagent un disque avec d'autres partitions utilisées par d'autres systèmes d'exploitation, vous ne devriez rencontrer aucun problème. Néanmoins, la coexistence de Linux avec certains autres systèmes d'exploitation demande une attention toute particulière.

D.1.7. Partitions de disque et points de montage

Un aspect que de nombreux débutants dans le monde Linux trouvent déroutant est la manière dont les partitions sont utilisées par le système d'exploitation Linux. Sous DOS/Windows, la situation est relativement simple : si vous avez plusieurs partitions, une "lettre d'unité" est attribuée à chaque partition. Vous utilisez alors la lettre du disque pour faire référence aux fichiers et répertoires figurant sur la partition correspondante.

La façon dont Linux gère les partitions, et donc les disques en général, est complètement différente. La différence principale réside dans le fait que chaque partition est utilisée afin de former une partie du stockage nécessaire à la prise en charge d'un ensemble unique de fichiers et de répertoires. Pour ce faire, vous associez une partition à un répertoire dans le cadre d'un processus appelé montage. Le montage d'une partition rend son contenu disponible à partir d'un répertoire spécifié (appelé point de montage).

Par exemple, si une partition /dev/hda5 est montée sur /usr/, cela signifie que tous les fichiers et répertoires sous /usr/ se trouvent physiquement sur /dev/hda5. Ainsi, le fichier /usr/share/doc/FAQ/txt/Linux-FAQ serait stocké sur /dev/hda5, alors que le fichier /etc/X11/gdm/Sessions/Gnome lui ne le serait pas.

Si nous poursuivons avec notre exemple, il est également possible qu'un ou plusieurs répertoires sous /usr/ soient des points de montage pour d'autres partitions. Par exemple, une partition (disons /dev/hda7) pourrait être montée sur /usr/local/, ce qui signifie que /usr/local/man/whatis se trouverait alors sur /dev/hda7 plutôt que sur /dev/hda5.

D.1.8. Combien de partitions ?

À ce stade du processus à la préparation de l'installation de Red Hat Enterprise Linux, vous devez tenir compte du nombre de partitions que doit utiliser le nouveau système d'exploitation ainsi que de leur taille. La question du "nombre de partitions" continue de susciter un débat au sein de la communauté des utilisateurs de Linux et, à défaut d'entrevoir la fin de ce débat, il est prudent de dire qu'il y a probablement autant de systèmes de partitionnement différents que de personnes débattant sur la question.

Cela dit, nous vous conseillons, à moins que vous n'ayez de bonnes raisons de procéder autrement, de créer les partitions suivantes : swap, /boot/ (ou une partition /boot/efi/ pour les systèmes Itanium), , /boot/efi/ et / (racine).

Pour de plus amples informatons, reportez-vous à la Section 4.17.4.

AttentionAttention
 

N'oubliez pas de lire la Section D.1.9 — les informations qui s'y trouvent ont trait à la partition /boot/ !

D.1.9. Un dernier conseil : Utilisation de GRUB ou de LILO

GRUB et LILO sont les deux méthodes les plus couramment utilisées pour démarrer Red Hat Enterprise Linux sur les systèmes équipés d'un processeur x86. En tant que chargeurs de système d'exploitation, ils opèrent "en dehors" de tout système d'exploitation, en utilisant uniquement le système E/S de base (ou BIOS) intégré dans le matériel de l'ordinateur. Cette section décrit les interactions de GRUB et LILO avec le BIOS des PC. Elle est spécifique aux ordinateurs compatibles avec x86.

D.1.9.1. Limitations du BIOS affectant GRUB et LILO

Dans la plupart des ordinateurs équipés d'un processeur x86, GRUB et LILO sont soumis à certaines limitations imposées par le BIOS. Plus précisément, la plupart des BIOS ne peuvent accéder à plus de deux disques durs, ni aux données stockées au-delà du cylindre # 1023 de tout disque. Il est à souligner que certains BIOS récents ne connaissent pas ces limitations, mais ce n'est toutefois pas une règle absolue.

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Lors du partitionnement de votre disque dur, n'oubliez pas que le BIOS dans certains anciens systèmes ne peut accéder qu'aux 1024 premiers cylindres sur un disque dur. Dans ce cas, laissez assez d'espace pour la partition Linux /boot sur les 1024 premiers cylindres de votre disque dur pour démarrer Linux. Les autres partitions Linux peuvent se trouver après le cylindre # 1024.

Dans parted, 1024 cylindres sont équivalents à 528 Mo. Pour davantage d'informations, reportez-vous à:

http://www.pcguide.com/ref/hdd/bios/sizeMB504-c.html

Toutes les données auxquelles GRUB et LILO doivent pouvoir accéder au démarrage (notamment le noyau Linux) sont situées dans le répertoire /boot/. Si vous vous conformez au système de partitionnement préconisé ci-dessus ou si vous sélectionnez le partitionnement automatique, le répertoire /boot/ se trouvera dans une petite partition séparée. Sinon, il se trouvera dans la partition racine (/). Dans les deux cas, la partition dans laquelle se trouve /boot/ doit être conforme aux instructions ci-dessous si vous voulez utiliser GRUB ou LILO pour démarrer votre système Red Hat Enterprise Linux :

Sur les deux premiers disques IDE

Si vous avez deux disques IDE (ou EIDE), /boot/ doit se trouver sur l'un d'eux. Cette limite de deux disques englobe également tous les lecteurs de CD-ROM IDE du contrôleur IDE principal. Ainsi, si vous avez un disque dur IDE et un lecteur de CD-ROM IDE sur le contrôleur principal, /boot/ doit être situé uniquement sur le premier disque dur, même si vous avez d'autres disques durs sur votre contrôleur IDE secondaire.

Sur le premier disque IDE ou SCSI

Si vous avez un disque IDE (ou EIDE) et un ou plusieurs disques SCSI, /boot/ doit être situé sur le disque IDE ou sur le disque SCSI dont l'ID est 0. Aucun autre ID SCSI ne fonctionnera.

Sur les deux premiers disques SCSI

Si vous n'avez que des disques durs SCSI, /boot/ doit être situé sur un disque dont l'ID est 0 ou 1. Aucun autre ID SCSI ne fonctionnera.

Comme nous l'avons précisé plus haut, il est possible que certains BIOS récents permettent à GRUB et à LILO de fonctionner avec des configurations ne correspondant pas à ces lignes directrices. De même, certaines fonctions plus complexes de GRUB et LILO peuvent être utilisées pour faire démarrer un système Linux, même si la configuration ne correspond pas à nos lignes directrices. Toutefois, en raison du nombre de variables impliquées, Red Hat ne peut pas prendre en charge des efforts aussi considérables.

NoteRemarque
 

Disk Druid, de même que le partitionnement automatique, tient compte de ces limitations liées au BIOS.

Notes

[1]

Les blocs sont dimensionnés de façon uniforme, contrairement à ce que semblent indiquer nos illustrations. Songez également qu'une unité moyenne de disque contient des milliers de blocs. Dans le cadre de cette présentation cependant, il est préférable de ne pas prêter attention à ces détails.